Histoire
Patrimoine
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du Patrimoine de Redessan
>> La voie romaine
Joignant Rome au sud de l’Espagne, pénétrait en Languedoc-Roussillon à Beaucaire où elle prenait le nom de «Domitienne» : une promenade à travers le Languedoc-Roussillon de notre époque permet d’en découvrir certains secteurs encore conservés et mis en valeur.
Du nom antique Ugernum, Beaucaire, situé à la traversée du Rhône, est la porte d’entrée de la voie Domitia. Elle est dominée par une puissante forteresse médiévale supportée par des soubassements d’époque romaine.
Les bornes milliaires indiquent la distance en milles romains (1481 m) à partir du chef-lieu d’une « Civitas » (cité) et portent le nom de l’empereur et ses titres souvent cumulés (Grand Pontife, Tribun, Consul).
Borne XV carrefour de la Rouanesse :
2 Milliaires de Claude (31 ap J-C) avec, à proximité un grand sarcophage, témoin de l’ancienne nécropole de la ville.
Borne XIII : Clos des Mellettes
Un imposant groupe de 4 Milliaires classées «monuments historiques», signale le XIIIe milles. Leurs inscriptions bien qu’érodées les datent d’Auguste ( 3 av J-C) Tibère (31 ap J-C) Antonin le Pieux (145 ap J-C).
Borne X 500 m avant le mas de Pradas
Le Milliaire du Xe mille (Auguste- Tibère)
Borne IX après le mas de Pradas
Le IXe mille, Milliaire unique , redressé et appelé «Pierre di novi» ( pierre des fiancés). Situé en bordure des limites communales de Redessan et Jonquières, les actes de mariages étaient dressés autrefois à cet emplacement.
>> De la Villa Rediciano à Redessan
Redessan vient de Villa Rediciano; c'était une maison de plaisance, nous dirons aujourd'hui un mazet, d'un riche consul romain qui ne voulait pas trop s'écarter de la métropole (Nîmes).
En 925 Redessan s'appelle villa Rediciano, en 943 villa nova (ville-neuve) en 963 villa nova disparait, seul subsiste Rediciano.
Vers 1208, le nom est Redazanum et en 1306 Redessanum.
Le répertoire du substitut de Charles VII écrit ecclésia de Redessano vers 1386 et Redessan en 1435.
Les archives départementales écrivent en 1658 :Redessan, les archives ecclésiastiques de Nîmes désignent ce prieuré sous le nom de St Jean Baptiste de Redessan.
En 1322 Redessan compte 28 feux (1 feux = une famille), 6 en 1348, 50 en 1744 avec 240 habitants, en 1952, 330 feux et 1153 habitants, actuellement 3500 habitants.
Vers 925 les archives du Gard mentionnent : une donation par le prêtre Ingilramnus (sous l'épiscopat d' Hugbertus évêque de Nîmes) de biens qu'il possède in villa Rediciano pour le repos de son âme moyennant une redevance de 70 litres de vin,70 litres de blé et 12 deniers.
Ingilramnus fait don:
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de l'église Saint Jean-Baptiste avec ses cellules et ses dépendances
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d'un jardin situé au lieu dit la Jonquiere
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de diverses vignes situées aux Tavernolles, aux colonnes (bornes milliaires), sous le cimetière et à Puech-Astril (quartier de Redessan disparu du cadastre)
Le 15 février 943 en prévision de la fin du monde que tous redoutaient pour l'an 1000, Leuttald et Regande, sa femme, firent don au chapitre de Nîmes de trois casals avec cours, six pièces de terres sises quartier du Buffalon, de la garrigue, de l'argiliquieyre, de la meliorade, de tras-les-orts, de puech-astril, le tout situé sur le territoire de villa Rediciano vel de villa-nova.
Etant situé sur la voie Domitienne, aux Tavernolles, les invasions fréquentes et les pillages successifs obligèrent les habitants à chercher sécurité plus au nord autour de l'église St Jean Baptiste, d'où la double appellation Rediciano vel villa nova.
Le 23 février 986, Martin et sa femme Bligarde donnèrent au chapitre de Nîmes deux mas avec leurs terres in villa Rediciano et une vigne située au Peyron d'Arreillargues situé à Nîmes.
Le 21 novembre 1042, Guiraud sans enfant donna tout son bien situé a villa Rediciano au chapitre de Nîmes comprenant un mas prés de l'église lieu-dit cimetière, une vigne située au gue (Buffalon), une terre à folia, une autre située à Touzelle, une maiterie située sur la rive droite du Buffalon.
Mais si le nom est d'origine romaine, l'existence même du village, centre d'échanges commerciaux et lieu fortifié, remonte à l'occupation phocéo-marseillaise, 600 ans environ avant Jésus-Christ.
Son blason, une tour de gueules crénelée, maçonnée de sable, surmontée d'un bras arme (glaive) senestrée d'un fleuve onde de gueules mis en pal sur fond argent.
Le langage de ce blason est éloquent et véridique il nous révèle le rôle assigné par les phocéens au comptoir fortifié (oppidum) des Tavernolles et au camp fortifié de Brene (quartier nord de Redessan).
L’envahisseur qui tentera la traversée du Rhône ou qui l'aura effectuée à l'insu d'Ugernum (Beaucaire) première ligne de défense se heurtera aussitôt à la seconde ligne de défense constituée par l'oppidum des Tavernolles et au camp fortifié de Brene barrant la voie de communication Avignon Nîmes.
Dés lors les armes de Redessan ont un sens et concrétisent l'importance stratégique de ce village : une tour c'est un lieu fortifié, un guerrier armé d'un glaive signifie qu'il y a une garnison permanente bien armée, un fleuve onde de gueules rouge signifie malheur à qui s'aventurera à le traverser son sang rougira le plus impétueux des fleuves comme aussi bien le plus somnolent et le plus paisible des ruisseaux : le Buffalon.
Le réseau de routes romaines comprenait deux voies principales :
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La voie Aurelienne
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La voie Domitienne
La voie Aurelienne était orientée des alpes maritimes à Fréjus, Aix, Arles.
La voie Domitienne était orientée du mont Genève à Cavaillon, Nîmes, Béziers, il partait 5 voies romaines de Nîmes.
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La voie Domitienne dans ses deux portions de Nîmes à Beaucaire et de Nîmes à Substantion (Castelnau par Montpellier)
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La voie de Nîmes à Arles par Bellegarde
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La voie de Nîmes à Sommières
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La voie de Nîmes au gardon
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Le chemin des canaux
La voie Domitienne n'était que l'élargissement du sentier luguro-phoceo marseillais. Sur tout son parcours elle était recouverte d'immenses dalles ou de briques rouges. Jusqu’au x° siècle on pouvait y voir les colonnes millaires qui y avaient été successivement plantées par les empereurs augustes, Tibère, Claude et Antonin. Ces millaires qui étaient de formes différentes rappelaient par leurs inscriptions les diverses réparations exécutées de leur temps. Sur le territoire de Redessan; au quartier Flandin se trouve encore une colonne millaire.
A l'entrée de Manduel à droite nous en trouvons une autre qui atteste la romanicité du village.
C'est ainsi que le quatrième millaire avait donné son nom au village de quart (villa de quarto ,sanctus martinus de quarto, aujourd’hui pont de quart près de Rodilhan.
La vérité historique du pont de quart.
La légende locale qui désigne ce pont : pont de car du mot provençal la car: chair humaine n'est qu'une déformation du mot latin: quarto qui signifie 4 le o tombe et en provençal nous avons car.
La preuve historique que ce n'est pas le pont de car (amoncellement de cadavres lors d'une bataille mais laquelle ?). Mais le pont du quatrième millaire.
Notre village était situé près du huitième millaire à l'emplacement actuel des baraques de Curboussot.
Si du sixième siècle avant Jésus-Christ jusqu'au huitième siècle après J.-C. Redessan était situé sur la voie Domitienne il n'en fut pas de même après les grandes invasions, les habitants de Redessan s'aperçurent vite que la proximité des voies de grande communication au lieu de faire circuler la prospérité et la vie, n'apportait en fait que la désolation, le pillage, le viol, la mort et la destruction entière du village.
Le même fait s'est produit pour le village de Lignan (Manduel).
Lignan perdit et son existence et son nom lorsque les habitants pour éviter les inconvénients du voisinage d'une grande route allèrent fonder plus au sud le village de Manduel.
Ses ruines formèrent longtemps un grand amas de pierres désigné dans les plus anciens compoix sous le nom de Peyron d'erignan; et comme pour protéger les cendres de leurs ancêtres reposant dans le cimetière, ils y plantèrent une croix ayant pour piédestal un millaire, ce lieu-dit est connu encore sous le nom de la croix d'érignan.
Borne Voie Domitienne
>> Les ravages cosaques de 407
Crocus roi des vandales vint en l'an 407 ravager le midi de la gaule. il sema la ruine et la désolation sur les deux rives du Rhône: Uzès, Nîmes, Redessan, Arles et Agde furent incendiées.
Le comptoir commercial et le camp de Brène de Redessan furent incendiés et rasés ; sa fureur s'étendit jusqu'aux arbres fruitiers (oliviers) ils furent coupés. La vigne fut en partie saccagée ; en 408 Marius, général romain, le vainquit à Arles et le fit mourir ignominieusement ; en 410 la plaine de Redessan fût le théâtre d’opérations militaires importantes. Un jeune tyran du nom de Constantin s'était empare d’Arles. L’empereur romain Honorius résolut de l'en chasser. Il ordonna à l'armée impériale de passer en gaule mais une sédition effroyable surgit. Les soldats mirent à mort les préfets du prétoire d'Italie et de Gaule, les deux ministres des finances, bref, tous les plus hauts personnages de l'état.
Honorius lui-même faillit périr. Honorius confie cette tâche a Constance. Celui-ci ayant appris qu'une armée de secours descendait la rive droite du Rhône pour renforcer Constantin, décida de se porter en avant pour écraser le secours germain de Constantin. Il fit traverser le Rhône a ses troupes et a quelques lieues d'Arles dans la plaine de Redessan rencontra hédobie chef franc qui commandait la colonne de secours. La bataille fut rude, sanglante, Hédobie fut vaincu et alla se réfugier chez un seigneur gaulois nommé Ecdige. Celui-ci contrairement à la loi d'hospitalité lui fit couper la tête et, triomphant la remit lui-même au général romain Constance. Celui-ci indigné d'une si honteuse action chassa le seigneur de son camp.
Au x° siècle les moines aident les Redessannais à rebâtir leur village détruit par les Sarrazins. Une chapelle dédiée à St-Jean Baptiste occupera le centre du nouveau Redeciano, qui plus tard deviendra l'emplacement de l'actuel village.
>> L'église et son clocher
En 1621, lors de la guerre de religion, l’église est saccagée par les protestants. Au début du 19e siècle, elle se trouve dans un état lamentable suite aux nombreuses attaques subies dans le village.
Il s’avère alors nécessaire d’en reconstruire une nouvelle.
Avec un aspect simple et sévère, cette nouvelle église reflète un pur style roman et présente les mêmes caractéristiques architecturales que la basilique Saint Paul à Nîmes.
>> L'horloge
A la suite d’une décision prise en janvier 1818 fixant l’implantation de l’horloge à son emplacement actuel, plusieurs requêtes avaient été adressées à M. le Préfet pour contester ce choix :
certains la trouvant trop éloignée du centre du village, d’autres pensant la dépense exagérée (12314 francs) et préconisant son installation sur l’église existant alors.Il existe même une lettre d’observations adressée au Préfet, par un sous secrétaire d’état au département de l’Intérieur, estimant que cette dépense était infondée pour une commune n’excédant pas les 800 habitants.
Malgré cela, et à la suite d’une enquête menée par le juge de paix de Marguerittes, la construction de cette horloge fut décidée avec une grande majorité.
S’il est difficile de donner la date d’inauguration, il est certain que cette horloge a été partiellement détruite par un incendie provoqué par la foudre le 24 juin 1873. Elle a été restaurée avec la mise en place d’un nouveau mécanisme en 1874. Ce mécanisme a été à nouveau remplacé en 1933.
>> L'agriculture
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